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vendredi 2 octobre 2015

Papa Schultz

 Quand cette série (Xenozoic tales) paraissait dans USA mag je n'accrochais pas. De la même manière que son Maitre, Frazetta, m'a toujours laissé assez indifférent (hérésie) je trouvais les dessins de Mark Schultz  très beaux mais les histoires...
Avec les années...et ben rien,  je trouve toujours les dessins magnifiques mais rien à faire je suis indifférent à ce qu'il raconte
Techniquement Schultz est extra. A l'instar d'un Dave Stevens c'est un adepte du très beau dessin, soigné, à la Raymond/Williamson/Frazetta
 A propos de Williamson, j'ai vu sur le net qu'il serait l'encreur d'une partie du décor" de cette pin up. C'est fort probable en effet
 Quelle maitrise du pinceau!
 Dynamique, sensuel, vivant...
 Sur ce dessin, déjà plus ancien, je découvre pour la 1ère fois une influence criante dans l'encrage et le visage du gars : Wallace Wood
 Est il nécessaire de pointer l'énormissime influence de Frazetta? Même sans encrage, juste avec la compo. Il en tire une synthèse, dans l'esprit mais en mieux, de ce que peut faire Frank Cho avec la même influence
 Idem quand il se lâche dans de l'illue ultra chiadée
 Un exercice très amusant : dessin de Schultz, encrage de Howard Chaykin. Il saccage un peu la finesse du crayon, mais pas autant qu'on pourrait le craindre en connaissant l'approche habituelle de Chaykin (il a juste mis sa patte sur le visage, en le creusant)
 Étonnamment je retrouve dans l'ambiance de ce crayonné les atmosphères d'un génie du pastel : Miguelanxo Prado
 Un crayonné fini assez récent, sur une couv du Spirit. Plus Wrightsonien que Frazettien, et qui rappelle clairement l'approche d'un "petit jeune" : Eric Powell (dont une illue peinte est en clôture de cette entrée)


3 commentaires:

Laurent Lefeuvre a dit…

Oui, Schultz est lentement passé d'une influence Wally Wood majeure dans ses premières pages de Cadillac & Dinosaurs... à Frazetta.

Exit les tics d'intérieur de navette spatiale "Woodien". les persos trapus et massifs sont devenus plus élancés, l'encrage plus fin, et les "tics frazettiens" (branches moussues, oiseaux dans le ciel, bourbiers aux courants spiralés, etc.) présents à chaque case.

Pourtant, moi non plus, il ne m'a jamais emporté dans la lecture. Le format était idéal pour saupoudrer un journal comme USA Mag, entre un bout de Sin-City ou une histoire courte de Corben. Mais une fois en album, ça me tombe des mains.

Cadillac & Dinosaurs, c'est avant tout un concept, Une promesse visuelle : la rencontre de deux esthétiques : La sauvagerie des dinos, et les lignes pures de l'éternel American Way of life, avec ses pin-ups et ses belles caisses.

Idem pour "Cow-Boys contre Envahisseurs", "Shaolin Cow-Boy" ou "Tortue-Ninja" (en creusant loin) une confrontation de deux genres codés.

Du coup, quand l'intrigue et les persos ne suivent pas cette promesse d'un nouvel imaginaire, on lâche.

Les images de Frazetta ont cette force de se suffire à elles-même : on imagine ce qui se passe juste avant l'image, et on extrapole sur l'issue d'un combat (après l'image), rien qu'en se perdant dans la folie d'un regard, la position d'un pied, etc.

Ici, on est dans la citation de Frazetta, et probablement l'un des meilleurs du genre : Chez Schultz, les coups portent vraiment. Pas aussi bien que chez Frazetta, mais ça marche à peu près.

Chez Powell, par contre, je ne suis plus du tout.

Dans l'image que tu montres, le coup de poing devrait emporter le corps du Spirit avec lui, et projeter celui du bandit de l'autre côté.

Ici, j'ai l'impression de modèles qui posent, immobiles.

Tout l'inverse d'un Frazetta, si vivant dans ses images pourtant immobiles.

C'est donc là qu'est la VRAIE magie de Frazetta : Faire bouger de l'encre et du papier comme des boxeurs sur un ring.

Je vous invite à comparer l'image de Powell... avec sa jumelle par Frazetta :

http://www.google.fr/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Fs-media-cache-ak0.pinimg.com%2F236x%2Fb7%2F41%2Fb8%2Fb741b87bb8c0e74b969503ba1a2dee8e.jpg&imgrefurl=https%3A%2F%2Fwww.pinterest.com%2Fyellowbud64%2Ftarzan%2F&h=298&w=236&tbnid=NZ47TkBwmlbV9M%3A&docid=oboHolYFoYdQmM&ei=hDAOVtaBF8H-af_JtdAP&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=490&page=2&start=19&ndsp=18&ved=0CIYBEK0DMCBqFQoTCNbTv56go8gCFUF_Ggod_2QN-g

Philippe Cordier a dit…

ah oui la comparaison achève Powell! J'ai jamais pu avec Powell. Bizarre car son approche passionnée et sa sincérité sont évidentes (je le rapproche en cela d'un Erik larsen) mais je n’accroche pas
Tu cites Shaolin Ninja et il faut que je dise un truc : Darrow m'a tjs laissé absolument froid mais évidemment impressionné techniquement, mais alors là...j'ai eu l'occas de "lire" en pdf le Shaolin qui sort ces jours en vf : je suis sidéré : quelques pages d'intro, une seule page de fin, et des dizaines de doubles pages muettes composent 99% de ce livre : des double pages uniquement composées du gars qui découpent des zombies!!! Tellement hors normes qu'on est partagé enter le rire nerveux avec notion de génie et la sensation de foutage de gueule absolu. Incroyable

Laurent Lefeuvre a dit…

Tu as tout dit.